Après avoir quitté Motion Twin, le studio de Dead Cells, Sébastien Benard a donc fondé Deepnight Games, tout en restant sur Bordeaux. De ce nouveau départ est né Nuclear Blaze, un jeu d’action 2D side-scrolling, développé en 48 heures lors d’une game jam, avec une histoire particulière. En effet, il a confessé avoir lancé ce projet pour son fils de 3 ans, visiblement fan de pompiers. Et comme on va le voir, ce n’est pas qu’une simple anecdote car le soft est pensé comme tel, mais pas que et heureusement. Sorti en 2021, il est aujourd'hui disponible sur Nintendo Switch. Un titre à découvrir sans se poser de questions ? 

« Tu tombes, on tombe ! »

Dans Nuclear Blaze, on enfile donc le costume et tout l’attirail d’un pompier qui est envoyé dans un complexe militaire pour éteindre un incendie colossal - et sauver des chats roux qui sont livrés à eux-mêmes. Un brasier qui semble s’être propagé à l’ensemble de la base qui cache un secret. Peu après notre arrivée, on nous parle d’une « anomalie » sans trop savoir à quoi s’attendre, même si ça sent l’expérimentation qui a mal tournée à plein nez. Mais ça, vous le verrez par vous-mêmes. Pas la peine d’espérer un scénario très poussé, le récit va droit au but et se suit sans déplaisir.

Test Nuclear Blaze Switch gameblog

La narration environnementale - qui comporte des références à Dark Souls ou au Sixième Sens -, les notes qui développent l’intrigue, et l’ambiance générale qui se dégage du jeu, sont une réussite. C’est aussi le cas de la direction artistique très chouette avec un pixel art soigné et lisible dans la grande majorité du temps, et de la bande-son qui se marie avec cette atmosphère de centre d’expérimentations confidentiel, laissé à l’abandon dans l’urgence la plus totale et qui est sur le point d’exploser. Parfois, les morceaux tapent quand même à côté, ce qui provoque un sentiment étrange.

Pour progresser dans cet enfer de flammes, on est équipé d’une lance classique qui permet de jeter de l’eau devant nous. Par la suite, on débloque une « super-lance » pour viser et contenir les feux en hauteur, mais aussi un bouclier d’eau ou encore une esquive. Une pirouette qui permet de se soustraire à des éboulements enflammés, de réaliser un saut important, ou encore de faire un roulé-boulé pour ne pas être touché par l'électricité qui bloque certains passages. Un élément qui n’est pas à prendre à légère car si l’on jette de l’eau sur les zones électrifiées, il peut y avoir un retour qui fait rebondir, sans qu’on le veuille, notre personnage. Sachant que le héros est relativement vulnérable, étant donné qu’il peut mourir en deux coups (sans amélioration ou équipement spécial), une erreur d’appréciation peut vite signer le game over. 

Critique Nuclear Blaze Switch gameblog

L’objectif principal est donc d’endiguer cet incendie qui s’est répandu à l’intérieur du complexe militaire, mais comme dit précédemment, ce ne sera pas une partie de plaisir. D’une part à cause de la fragilité du pompier que l’on contrôle, et d’autre part en raison des menaces de l’environnement. Si le fait d’étouffer les feux est la mécanique essentielle de Nuclear Blaze, elle est intégrée au sein de puzzles de plus en plus grands et complexes, tout en demeurant faciles d’accès pour tous les joueurs. Par moments, il faudra se dépêcher de refroidir certains objets du décor dans un temps imparti; tandis qu’à d’autres, l’avancée se fera en dénichant et en installant des vannes de sécurité pour déclencher des extincteurs automatiques d’eau, en activant des coupe-feux, etc. Le gameplay est simple mais fonctionne grâce au renouvellement des situations, et du fait que Nuclear Blaze soit court. Comptez entre deux et trois heures pour en voir le bout une première fois et découvrir une fin peu trop abrupte selon nous. 

L’expérience à la carte de Nuclear Blaze

Si le jeu offre de bonnes sensations, il ne sera pas rare de maudire ces satanées flammes. Il arrive en effet d’oublier certains maigres recoins où le feu est parfois minime, nous obligeant à revenir sur nos pas et éteindre à nouveau des zones, ou à mourir, par exemple, à cause de l’électricité. Mais peu importe le cas de figure, ce n’est absolument pas grave dans le fond. Déjà parce que l’on réapparaît immédiatement, aucun temps de chargement imbuvable, même sur Nintendo Switch. Et pour un jeu qui a quand même une dimension Die & retry, c’est primordial. Ensuite, bien que Nuclear Blaze essaye d’avoir notre peau avec des sections plus élaborées en termes de pièges, de construction de puzzles, rien n’est insurmontable. On rappelle qu’il a été conçu pour un enfant de 3 ans en tête. Et d’ailleurs, il assume jusqu’au bout cette orientation. 

Note Nuclear Blaze Switch gameblog

Le titre du papa de Dead Cells propose une expérience de base accessible au plus grand nombre. Mais également une expérience à la carte. Le réservoir d’eau que l’on porte avec nous est trop léger ? Un tour dans les options permet de l’agrandir. On peut aussi avoir une armure illimitée ou encore agir sur la vitesse de propagation du feu (aucune, lente, normale). Pour celles et ceux qui ont un bambin en âge de tenir une manette, un mode « Enfant » est disponible. Dans celui-ci, les commandes sont simplifiées et le pompier est totalement invincible. À l’inverse, les personnes plus âgées qui ont apprécié leur première run peuvent revenir sur le jeu via le mode « Hold My Beer ! ». Ce sera alors plus difficile, mais pas seulement. En le sélectionnant, les niveaux seront mis à jour avec des zones et pièges inédits (tourelles automatisées, piscines d’acide…). Vu la courte durée, ça permet de redécouvrir le titre quelque temps plus tard, en atténuant le côté redite. Une version Switch complète qui se laisse parcourir aussi bien en nomade qu’en docké.